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vendredi 15 avril 2011

Le 1er 1er mai en Tunisie ! Appel à investir l’espace public Le dimanche, le 1er mai 2011

Face à la répression, le peuple tunisien n'avait pas d'autre moyen pour se défende que de descendre dans la rue. Pour la première fois, il commençait à occuper l’espace public: manifestations, marches, rassemblements, barricades, confrontations, chants révolutionnaires, tags, tracts… etc., et a réussi, le 14 janvier, à investir le lieu le plus neutralisé par l'appareil sécuritaire de l'État qu'est l'avenue Habib Bourguiba.

Cette artère centrale est devenue le lieu de tension entre le pouvoir encore en place et un peuple qui a vaincu sa peur d'être là, dehors...

Dans cette avenue, comme ailleurs, une remise en question urbaine, instinctive, du lieu commun commence à se tisser, notamment autour des lieux symboliques du pouvoir - ministère de l'intérieur, place de la kasbah, etc. Aujourd’hui et plus que jamais, cet espace est à conquérir, à s’approprier et à repenser... des institutions jusqu’aux murs des immeubles coloniaux et des bâtiments érigés sous la dictature urbaine de l’incompétence architecturale, en passant par tous les résidus d’une volonté patrimoniale.

Investir consiste d’abord à repenser, à s’approprier et à détourner l’espace public par les moyens d’un urbanisme révolutionnaire.

S'approprier le lieu commun c'est dire, aussi et surtout, travailler dans et avec cet espace même. Il faut rendre compte de ses spécificités, de ses contraintes et le soumettre à une perpétuelle remise en question au-delà d'une récupération abstraite du lieu public dans laquelle certains se prêtent à une « danse » de propagande idéologique, souvent déconnectée de la volonté populaire qui s’y était déployée.

S'approprier l'espace, le rendre sien, consiste d’abord à y faire signe.

Signe de présence, acte d'existence. Rien n'a changé depuis le commencement de l'Histoire: quand le premier homme "travaillait" les parois des grottes, quand il s’est lancé à la découverte du monde. Mur de Berlin, mur de séparation, mur de la Kasbah...Marche situationniste, marche d'Hannibal, marche du sel, marche vers Tunis, marche du 1er mai!

Le 1er mai, Journée internationale des Travailleurs, est le jour où, dans le monde entier, les opprimés se retrouvent pour défendre leurs droits, préserver leurs acquis et expliciter leur volonté commune à construire un monde nouveau. Si la révolution tunisienne a commencé partiellement à faire tomber des tyrans, elle n'a pas encore produit d’alternatives capables de construire une nouvelle société. Elle est un négatif en marche voué à se nier lui-même si elle ne crée pas du commun, du politique et de nouvelles structures sociales et urbaines.

Nous lançons ainsi un appel à toutes les forces sociales et créatives à être présentes activement dans les espaces publics de la Tunisie, Le dimanche, 1er Mai 2011.

Nous appelons à :

  • investir les lieux communs des villes tunisiennes et notamment l’avenue Habib Bourguiba et cela à travers des actions et des performances urbaines, délibérées, originales et décalées.
  • coordonner les projets entre les associations, les collectifs culturels et artistiques ainsi que les indépendants afin de mettre en pratique leurs projets ;
  • faire participer directement ou indirectement la jeunesse tunisienne et dépasser une pratique qui met l’autre en position d’observateur, afin de questionner collectivement l’espace commun.

Nous appellpns les associations et les collectifs à soutenir moralement et matériellement les projets de celles et ceux qui comptent s’investir dans la journée du 1er mai.

Intelligence collective ! Mobilisation Générale ! Actions créatives et débridées !

Investissons les lieux communs !

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